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Depuis maintenant une année, pas une semaine ne se passe sans qu’un confrère, une formatrice ou un client ne me fasse part de son incompréhension face à la désertion professionnelle ou scolaire à laquelle il assiste.
Face à ce phénomène et à l’ampleur qu’il semble prendre, j’ai eu envie de vous partager mon analyse et ma vision.
En effet, en 2019, au bout de six années de salariat j’ai moi même décidé d’arrêter mon contrat et de me lancer en tant qu’indépendante. Et par delà le cadre, c’était bien des croyances et des idées que je décidais de laisser de côté.
Parallèlement à cela, dans quelques jours aura lieu ma quatrième – et peut-être dernière – rentrée universitaire. Depuis 2019, je forme et j’accompagne des étudiants du bachelor au master en école de commerce et je recueille régulièrement leurs états d’âme et leurs envies de demain.
Face à toutes ces émotions et à ce changement sociétal profond, quel est donc l’ingrédient central mais pourtant oublié qui semble faire défaut et désenchanter les actifs ?
Mon analyse…
A partir de juillet 2020, un phénomène de grande ampleur commence à être observé aux Etats-Unis, celui de démissions professionnelles massives de salariés insatisfaits de leur travail et ou de leur salaire. C’est ce que l’on va appeler la « Grande Démission ».
Si dans un premier temps ce phénomène est simplement attribué à un trop plein de restrictions et d’injonctions post Covid-19, il faudra bientôt se rendre à l’évidence : cette manifestation est en réalité une lame de fond massive et abyssale.
Face à un travail qui perd peu à peu de sa substance – que ce soit pour aller vers une hyper spécialisation ou une semi automatisation – les salariés sont eux, en quête de sens.
Qu’est-ce qui fait que ce que je fais est utile pour la société ? et pour moi ? Suis-je libre de penser, modifier et ré-inventer la proposition de valeur que j’apporte ? Ou bien suis-je enfermé dans des schémas complexes et flous auxquels je ne peux apporter ni adhésion, ni compréhension, car obscurs.
Et c’est bien cette cassure que les démissions en chaîne post Covid mettent en lumière. La valeur travail est perçue par les patrons et les plus anciens comme la valeur d’une vie quand les plus jeunes placent le travail comme un moyen d’atteindre leurs valeurs de vie.
La question sous-jacente semble être : comment remettre du lien entre ces générations afin qu’elles convergent de nouveau vers des lendemains qui chantent ?
Pendant ce temps-là, l’acte deux de ce drame mondial est en train de se jouer. Au coeur même des écoles, des universités et des centres de formations. Les apprenants si dociles voire même passifs auparavant remettent en question le système éducatif tout entier. Certains se rebelles, d’autres abandonnent. Partout les cohortes s’amenuisent, s’étiolent et le vide semble être le nouveau plein.
Et une question apparait, encore : la verticalité de l’apprentissage avec la toute puissance du sachant est-elle la voix unique et royale au partage de la connaissance ?
Quel est l’intérêt d’apprendre pour apprendre, si aucune finalité professionnelle ne semble arriver ? si aucun but ne guide l’apprentissage …
Si les professeurs et les formateurs semblent être sidérés par ce changement d’attitude, quel est leur place, leur rôle dans cette agonie ?
Et si finalement sachants comme apprenants étaient vident de buts …
Ma vision…
Un mot, quatre lettres, un cri, une intuition. Et si toutes ces dérives, ces incompréhensions, ces RDV manqués n’avaient qu’un seul mal : l’absence de sens ?
Et si la course à la rentabilité et aux profits avait transformé les entreprises en des machines sans tête, juste capable de faire faire répétitivement la même chose à leurs employés. Sans raison, sans but, sans sens. Juste par devoir et habitude.
Et si le système éducatif était lui aussi dans cette répétition infinie, d’une solution juste il y a de cela cinquante ans mais obsolète aujourd’hui ?
Et si finalement, expliquer, guider, écouter, comprendre, mentorer était le dénominateur commun et manquant à cette grande démission collective. Et si finalement entendre, puis mettre en pratique, pour pouvoir remettre en cause et enfin comprendre était la clé d’une monde … juste.
Où chacun aurait un rôle à jouer, sa part de lumière et donc sa part de reconnaissance assurée.
Et si finalement, les enfants avaient encore une fois raison, et si la question centrale était et restait : pourquoi ?
Se lancer dans la communication digitale en tant qu’indépendant est tout à fait possible ! Il faut juste avoir bien défini les priorités de son métier et de sa communication.