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Nous sommes le 28 juillet et cette journée fût intense :

  • nous venons d’apprendre la mort de Gisèle Halimi et au travers de différentes biographies, nous revivons le combat des femmes pour le droit à disposer de leur corps et de leur sexualité et nous redécouvrons le parcours de cette avocate brillante qui sut résister au Général De Gaulle ;
  • je viens de parcourir divers articles, relatant la question de savoir s’il ne serait pas pertinent de rendre obligatoire le congé paternité, rallongé et atteignant 1 mois, afin que cette mesure ait un impact fort et durable.
  • et enfin, mon compte Instagram s’est paré de noir et de blanc, avec le nouveau challenge … Fort de ces diverses lectures, je m’avance vers notre apéritif. Une discussion va émerger, anodine au départ, engagée et clivante par la suite : les horaires de départ du travail.

Une amie, nous relate l’histoire de son prestataire : il est indépendant, dans la fleur de l’âge et fort égalitaire dans sa gestion de la vie de famille et de la carrière. C’est Monsieur qui part à 17h30 pour récupérer les enfants à l’école.

A ce stade, je repense à la tribune de Romain Fenouil dans Parents et féministes du mois de juin et me dit que je vois les choses trop en noir et que la révolution est, finalement, déjà en marche …

Elle poursuit son histoire et nous explique qu’au moment de renouveler les contrats pour la rentrée, elle avait un dilemme : elle devait se séparer d’une personne dans son équipe, suite aux réductions budgétaires post Covid. Et c’est cette personne qu’elle n’a pas renouvelée car « 17h30, c’est tôt quand même ! ».

A ce stade, je vous avoue que mon esprit bout, que je me contiens et que j’essaie de rassembler aux mieux mes idées afin d’être pertinente, toute légèreté …

Je lui demande donc : « mais ne penses-tu pas que c’est un bel exemple, qu’il faut promouvoir et encourager plutôt que de le réprimer ? »
La réponse fût courte et sans appel : « il n’a qu’à se payer les services d’une nounou comme tout le monde. Je ne vais pas valider quelque chose que je ne me suis jamais autorisée.

Le coup est rude, je reste sans voix …

C’est donc avec un peu de recul – mais comme l’expliquait si bien Clara Moley dans son podcast Les Règles du Jeu : réagir est un droit et même un devoir – que je lève ma plume et élève ma voix pour leurs répondre.

Alors, et en tout premier lieu, cher Monsieur, ne baissez pas les bras, soyez fier de vous, de votre couple et de l’exemple que vous donnez autour de vous ! C’est en dérangeant les habitudes bien enracinées que l’on peut commencer à faire bouger les lignes. Je sais que mon soutien ne vous permettra pas de partir en vacances ni de payer vos futures factures mais
résistez, l’avenir vous donnera vos lettres de noblesses.

Si nous prenons un peu de recul face à cette situation, il se dessine en filigrane un autre choix : celui du sens que l’on donne à sa famille, des valeurs que l’on veut partager et celles que
l’on souhaite transmettre.
Comme vous commencez à le savoir, je porte une attention toute particulière au savoir, au bienêtre et à la famille. Pas par effet de mode ou par lubie mais parce que je suis sûre que c’est en faisant grandir nos enfants dans une famille, aimante et apaisée, en transmettant des valeurs de partage et d’entraide et en donnant l’exemple que l’on peut faire émerger d’autres codes et d’autres valeurs pour une nouvelle génération.

Alors oui, 17h30 c’est tôt, mais finalement cela ne représente que 3h en famille. Trois petites heures pour finaliser l’acquisition de savoirs et que nos enfants entrent dans le monde professionnel avec des bases solides.
Trois petites heures pour partager avec eux leurs peines et leurs joies pour qu’ils deviennent des adultes équilibrés.

Finalement trois heures pour les faire accoucher de l’adulte qu’ils souhaitent devenir avec leurs valeurs et leurs savoirs-être. Parce qu’il ne faut jamais oublier, que nous sommes responsables des adultes de demain …

Enfin, si je me permettais, je souhaiterais parler à la maman qui se cache derrière cette professionnelle. A la femme, derrière cette belle assurance. A moi, à vous autres, aux belles images en noir et blanc d’Instagram. Comment, aujourd’hui, pouvons-nous encore assister à se sexisme, que dis-je cette misogynie ambiante d’une femme envers une femme ?
J’entends déjà cette personne me répondre, qu’être mère ce n’est pas tout donner à son enfant. Qu’être mère ce n’est pas renoncer à sa carrière, à son temps libre et ses passions. Et je suis tout à fait d’accord avec cela. Mais à contrario, entendez également que faire carrière ce n’est pas donner tout son temps, toute son énergie et toute son âme, non plus !

Alors, élevons le débat, aidons-nous les uns les autres parce qu’aucun enfant ne s’est élevé seul et qu’aucune société ne s’est faite sans sueur. Inventons un nouveau modèle, celui qui nous convient en tant que FAMILLE et pas seulement en tant que femme ou qu’homme et surtout respectons-le !
Parce que si nous avons finalement compris que la valeur n’attend pas le nombre des années, elle n’attend pas non plus le nombre d’heures !